Président : Patrice MIRAN

Trésorier : Maurice GILLARD   Secrétaire : Rose-Marie ALLÉGRET

"Nice-Matin" du 29 mai 2003

 

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Voie rapide : les riverains mettent la pression

Une cinquantaine de riverains et l'association ADVAUS ont saisi le tribunal pour réclamer au maire des dédommagements et des mesures de protection immédiates contre le bruit. Jugement le 26 septembre

Patrice MIRAN, président de l'ADVAUS (Association de défense des victimes de l'autoroute urbaine sud), appelle cela faire de « l'urbanisme à la soviétique »... De quoi donner le tournis au maire de Nice qui n'aurait sans doute pas imaginé que l'on puisse un jour trouver des ressemblances entre l'économie planifiée et sa politique. « Je dis cela sans sourire » a poursuivi M. MIRAN. « La Ville sacrifie la qualité de vie et la santé des riverains sans se poser de questions. Ce n'est pas comme cela que l'on gère une cité. Certes, on aménage, mais on prend un certain nombre de précautions ».

Les conditions de vie des riverains d'abord

Précautions, le mot est revenu souvent lors de l'audience présidée par M. GARDENAL, devant le tribunal de police, au palais Rusca. L'association, appuyée par une cinquantaine de propriétaires et copropriétaires, avait fait citer la ville de Nice pour violation de la loi sur le bruit, entrée en vigueur en 1995.

Elle a reproché à la mairie de ne pas s'être préoccupée du niveau sonore du trafic automobile depuis la réalisation du tronçon Magnan-Fabron inauguré en janvier 1999, a exigé que la collectivité soit placée dans l'obligation de mettre en œuvre des solutions pour respecter les normes en vigueur, et a réclamé des dommages et intérêts pour chaque riverain engagé dans la procédure. Et ce, y compris pour des habitants vivant en bordure de la chaussée sud et qui depuis le doublement, se plaignent d'un phénomène d'écho amplifié.

Cette affaire n'est pas nouvelle. Dans le courant de l'année 2002, la ville de Nice avait déjà été sommée de se présenter, à l'initiative des mêmes requérants. Mais le tribunal avait alors constaté que les faits reprochés à la commune tombaient sous le coup de l'amnistie et qu'il n'était plus possible de la sanctionner, le cas échéant, par une contravention. En revanche, l'affaire n'était pas éteinte pour toute la partie concernant la prise en compte des intérêts des riverains. C'est ce qui vient d'être examiné et qui sera jugé le 26 septembre prochain.

Pour l'avocate de l'ADVAUS, Me BOURDET, les choses sont on ne peut plus claires. « La loi prévoit une moyenne à ne pas dépasser de 60 décibels le jour et 55 décibels la nuit. Or, nous sommes à une moyenne de 75 décibels. C'est insupportable pour les riverains qui depuis près de cinq ans subissent une situation invraisemblable. Ils vivent vitres fermées. Certains sont dépressifs, souffrent de troubles du sommeil, d'irritabilité.

« En réponse, la Ville nous dit qu'elle prend les mesures nécessaires. Elle a réussi à mettre en place un enrobé spécial, mais d'autres mesures s'imposent ». A l'issue de sa plaidoirie, l'avocate a réclamé une provision de 4 500 pour chaque riverain et a demandé que la ville soit obligée d'agir, sous astreinte de 500 par jour de retard.

La mairie affirme qu'elle a tout prévu

En réponse, Me MOUCHAN, au nom de la mairie, a présenté une analyse diamétralement opposée : « La Ville ne s'est jamais dérobée. Elle a demandé une expertise devant le tribunal administratif et étudie actuellement ses conclusions afin de prendre des mesures de protection complémentaires. Cela étant, il faut savoir que dès le début du doublement, un muret antibruit a été construit, que le tablier métallique du chemin de fer a été changé, que des panneaux acoustiques absorbants ont été installés. Il y a eu également la pose d'un revêtement en enrobé drainant. La Ville ne peut être mise en cause. La description qui a été faite est fausse et mensongère ».

On le voit donc, rien n'a pu rapprocher la commune de ses administrés en colère, bien que Patrice MIRAN ait précisé qu'il n'avait « pas l'intention de vider les caisses de la ville, mais seulement de permettre aux habitants de se faire entendre ».

Sylvie BÉAL

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